Histoire

Présentation

Burgnac occupe 1154 hectares entre Lavignac, Meilhac, Jourgnac , Bosmie-l’Aiguille, Beynac et Saint-Martin-le-Vieux. Elle est longée ou traversée par le Boulou, le Cramoulou et la Vanelle. Elle compte 726 habitants, une population qui a presque triplé depuis 1975 (228 habitants, son étiage). Si son nom, associé à Saint Médard, n’apparaît qu’au tout début du XIIème, les hommes de la préhistoire avaient déjà foulé ses terres puisqu’on a découvert un biface aux Farges et des éclats de silex au Grand Chalier. Le nom de Burgnac vient probablement de celui d’un grand propriétaire gallo-romain, Burnus ou Burnius, à moins qu’il ne soit tiré de Burgus, qui évoquerait alors une fortification, ce qui ne serait pas étonnant, sur une voie Beynac-Burgnac qui, par Puytren, continuait vers Les Cars.
Les habitants sont des Burgnacois, mais on disait aussi jadis « les burgnassous », par diminutif affectueux et redondance de nom du village proche. Ce village, ainsi que la Pouge, appartient aux Oratoriens de Limoges, et furent vendus à la révolution.

Aperçu historique

On dispose de peu de repères historiques pour cette commune, qui parait faire partie de celles « qui n’ont pas d’histoire », en partie parce qu’elle n’a pas eu la chance de rencontrer son « découvreur ».
On sait que la première église a été édifiée autour du XIème siècle puisqu’en 1101 elle est rattachée au prieuré d’Aureil, par un don de Bernard de Jaunac, dépendant alors de l’archiprêtré de la Meyze. L’actuelle est du XIVème, elle est dôtée d’une nef unique, d’un chevet plat, d’un portail de type limousin et d’un beau clocher-mur à deux jours avec un presbytère à droite. Ce dernier fut vendu en 1796 pour 2967 francs.

Au fils du temps

La population de la commune était de 399 habitants en 1866, 490 en 1901 en 1836, on comptait au bourg, 6 tailleurs d’habits (artisans et commis) et 1 tisserand, 19 cultivateurs et 5 domestiques agricoles.

  • En 1911, 4 tailleurs (dont 2 artisans), 3 maréchaux-ferrants, 2 domestiques. Dans les villages on dénombrait, en 1836, 3 tailleurs, 3 tisserands, 4 tuiliers, 76 cultivateurs et 17 journaliers. En 1911, 3 tuiliers, 5 maçons, 1 charpentier, 1 électricien et 103 cultivateurs ; et il y avait un débitant de tabac. C’est en 1886 qu’il y eut le plus de tuiliers (8).
  • En 1960, il y avait encore 29 exploitations agricoles et 8 métayers. On décomptait 2 charrons-forgerons, 1 épicier et 1 boucher. La tuilerie était en activité…

Patrimoine

C’est le patrimoine religieux qui retient surtout l’attention. Dommage – mais la protection oblige – qu’on ne puisse voir de près, dans l’église, le bras-reliquaire de Saint Médard qui contient des reliques d’une compagne de Sainte Ursule. Ce bras-reliquaire était naguère utilisé par le prêtre pour bénir les processionnaires.
Tenant à la fois du religieux et du populaire, les dévotions à la fontaine Saint Médard étaient naguère très fréquentées : on y venait de 16 paroisses ! Aujourd’hui on peut toujours aller aux dévotions après la messe, mais pas à la fontaine qui n’est plus qu’un petit abreuvoir dans un pré en bord de route ; la pérégrination est-elle suffisante pour prévenir les maladies des enfants ? On dit que le repas collectif et la fête de la Saint Médard rassemblent plus de parcticipants que la dévotion… Il est arrivé qu’il y ait plusieurs milliers de visiteurs !
L’ancien cimetière a disparu en 1953, à la suite de travaux de voirie et, avec lui, la chapelle Saint-Roch, bien qu’elle ait conservé des peintures paraissant dater du XVIème siècle (d’après J. Perrier, B.S.A.H.L., 1949). L’un des témoins historiques les plus anciens est la cloche de l’église, fondue en 1662 et consacrée à Saint Médard (Sancti Medarde ora pro nobis, traduction : « Saint Médard prie pour nous »).

Curiosités, Originalités

La fête de la Saint Médard était – est – organisée par un collectif des huit associations communales (dimanche suivant le jour de la Saint Médard). Jadis c’était ce jour-là que se tenait la « louée » des domestiques pour la période de Saint Jean à la Toussaint.
La vocation de Burgnac est agricole dès les origines. Au moment où est établi le cadastre (1823-24) (3 sections : Burgnac, Le Grand Chalier, Les Farges) on comptait 577 ha en terres, 337 en prés et pâtures, et 122 ha en chaumes et bruyères…, près de 4 ha en chauvre et autant en vignes, 44 seulement en châtaigneraies. Il y avait alors 70 maisons. A la fin du XXème siècle, la surface des prairies avait presque triplé…
En 1874, le curé voulut supprimer la « procession du 21 juin pour l’abondance des récoltes ». Mais la population protesta vigoureusement. Elle eut lieu, mais le prêtre refusa d’y participer… Or, à l’issue de la cérémonie, un violent orage, avec grêle, éclate et détruit une partie des récoltes. Conduits par Médéral, colon (métayer), les manifestants envahissent le presbytère et menacent le curé. Les gendarmes saisissent le meneur et l’emprisonnent durant 10 jours, mais il refuse de présenter des excuses. L’émotion fut grande à Burgnac et dans les environs (A. Corbin, citant le Rapport du Procureur Général au Garde des Sceaux…).
Burgnac est une commune tranquille et sans beaucoup de surprises. On peut seulement s’étonner qu’en 1910 il n’y ait eu encore ni bureau de poste, ni de télégraphe. Et signaler qu’il y eut une tuilerie à Bos-Foulu et une autre aux Tuilières. En 1902, le sieur Devaux, voulu dévier en partie le Cramoulou ; projet abandonné…
On s’interrogera sur les noms de villages : Burgnassou, Ley-Lussac, La Pouge, les Farges, Chalier, la Peige… (cf Y. Lavalade, biblio), et le nom donné à la « rue Froide » ( les habitants de cette région devaient être jadis très sensible aux excès de température : n’y a-t-il pas à Jourgnac, la rue… Cagna ?).

Personnages

Prêtres : Le premier prêtre, également prieur, connu serait Roger de La Mothe (1367) ; en 1874 : Bourlland ; en 1910 : Bertrand.
Maires : Les archives ayant en partis disparu, le premier maire connu avec certitude est Léonce Mousnier qui accomplit un très long mandat (1925-1959). À la suite, les premiers magistrats furent Jean Pradeau (1959-1972, accident d’avion) Georges Imbert (1972-1977), René Veyrier (1977-1995), Patrick Duroux (1995-2001), Georges Desbordes (2001-)
Instituteurs /trices : 1875 : Pouret ; 1910 : Desbordes (pas d’école libre avant 1914, mais une à Beynac), surtout Mme Peynègre de 1935 à 1970. Puis Mme Ratinaud, 1971 à 1996.
On peut estimer devoir citer Isaac Dupuytren, prieur de Forgeas, qui fut enterré dans le sanctuaire de l’église en 1688 ; d’ailleurs cette famille avait ses tombeaux dans l’église et non dans le cimetière.